Le système du FLEXI-JOB a été instauré par la loi du 16/11/2015 portant des dispositions diverses en matière sociale, laquelle a été modifiée en 2018 pour étendre une première fois le champ d’application de ce système, celui-ci a été étendu une seconde fois par la récente loi-programme du 26 décembre 2022.
Il s’agit d’une forme d’engagement permettant à un travailleur d’effectuer, pour un employeur, un emploi complémentaire, à des conditions particulièrement avantageuses pour l’ensemble des parties.
Pour pouvoir exercer un FLEXI-JOB, le travailleur doit être, soit une personne pensionnée, soit une personne occupée par un ou plusieurs autre(s) employeur(s) à raison de minimum 4/5e temps, durant le trimestre de référence T-3 (c’est-à-dire trois trimestres avant le début du flexi-job) et pour autant que, l’ensemble des conditions soit rempli.
Exemple :
Il commence le flexi-job au 01/7/2023, soit durant le 3eTrimestre 2023. Il doit avoir exercé une occupation de salarié à 4/5e temps minimum durant le 4e trimestre 2022.
Dans le cas où, la personne pensionnée est âgée de 65 ans (ou plus) ou peut prouver une carrière de 45 ans, il pourra exercer un flexi-job et percevoir des revenus professionnels illimités. (Des limitations seront toutes même applicables s’il perçoit une pension de survie !)
À défaut, le pensionné devra respecter les limitations de revenus professionnels en fonction de sa situation personnelle (pour en savoir plus sur les limites, vous pouvez consulter notre article via le lien suivant en cliquant ici). Les personnes qui se trouvent dans cette situation peuvent exercer un flexi-job si :
Quelques règles devront être respectées pour que la condition d’emploi à 4/5e temps soit remplie.
Premièrement, le travailleur ne peut être occupé à 4/5e temps par l’employeur du flexi-job, en cours du trimestre où commence le flexi-job.
Deuxièmement, l’employeur ne peut pas rompre le contrat en cours pour engager le travailleur en flexi-job.
C’est-à-dire qu’au cours du trimestre où débute le flexi-job, le travailleur ne peut pas être dans une période couverte par une indemnité de rupture, à charge de l’employeur flexi-job.
Troisièmement, vous ne pouvez pas non plus exercer un préavis durant la période au cours de laquelle vous débutez le flexi-job.
Dernièrement, vous ne pouvez pas être sous contrat de travail avec l’employeur auprès duquel vous serez mis à disposition par l’agence intérim, dans le cadre du flexi-job.
Notez que, pour déterminer l’occupation à 4/5e temps, il est tenu compte de toutes les périodes payées par l’employeur et de toutes les périodes de suspension du contrat de travail non payées à l’exception des heures prestées :
Les indépendants sont soumis aux mêmes conditions que celles décrites pour les travailleurs salariés.
Donc, si l’indépendant a travaillé comme salarié à au moins 4/5e temps chez un employeur durant le troisième trimestre précédant le début de son activité indépendante, il pourra bénéficier de cette mesure.
Dans le cas contraire, un indépendant qui travaille plus de trois trimestres en tant qu’indépendant n’aura plus accès au système du flexi-job.
Actuellement, le champ d’application du FLEXI-JOB est assez large. Pourront recourir au système les employeurs actifs dans les secteurs d’activités suivants (et uniquement ceux-ci) :
Un flexi-job donne droit à un « flexi-salaire » et un « flexi-pécule de vacances »
Il s’agit d’un salaire de base (destiné à rémunérer une prestation), augmenté des indemnités, primes et autres avantages versés par l’employeur à titre de rémunérations pour ces mêmes prestations.
Il est de minimum 8.82 € de l’heure (montant à indexer).
Ce minimum passe à 11.49 € de l’heure (montant à indexer) pour les activités relevant de la commission paritaire des établissements et des services de santé (CP330) et dans les établissements ou services publics relevant du secteur public des soins de santé (code nacebel : 86101, 86102, 86103, 86104, 86109, 86210, 86901, 86903, 86905, 86906, 86909, 87101, 87109, 87301 et 87302).
Enfin, le flexisalaire peut être complété, suivant les secteurs, par des flexi-indemnités, prime ou supplément, dus en vertu d’une CCT.
Il s’agit du pécule de vacances dû pour une prestation livrée dans le cadre d’un flexi-job.
Il s’élève à 7.67% du flexisalaire sur base mensuelle (rémunération et autres avantages) et doit être payé en même temps que le flexisalaire.
Le flexisalaire augmenté du flexipécule est de minimum 11.81 €/heure pour tous les secteurs à l’exception de celui des soins de santés pour lequel il s’élève au minimum de 15.39 €/heure.
En outre, certains secteurs, comme l’HORECA, offrent une prime pour les prestations effectuées le dimanche et/ou un jour férié.
Ce système est avantageux tant pour l’employeur que pour le travailleur.
D’une part, l’employeur paie une cotisation patronale spéciale de 28 %* sur le salaire complet (y compris le pécule de vacance) dû aux travailleurs exerçant le flexi-job. De plus, les montants payés, en termes de flexi-salaire, flexi-indemnités, flexi-pécule et les cotisations patronales spéciales, sont déductibles à titre de frais professionnels.
D’autre part, le travailleur profite d’une exonération de cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu (le brut gagné est égal au net). Cependant, pour le travailleur non-pensionné cette exonération est à concurrence de 12.000 euros par période imposable pour les rémunérations attribuées à partir du 01.01.2024* (art. 38, § 1, alinéa 1, 29° CIR 92). De plus, les prestations effectuées dans le cadre d’un flexi-job sont prises en considération pour la constitution des droits sociaux (ces prestations ouvrent également le droit à des jours de vacances !)
* Ces dispositions s’appliquent à partir du 01.01.2024. Pour les périodes imposables précédentes (revenus 2023,2022, etc…), la cotisation sociale à payer par l’employeur est de 25% et l’exonération n’est pas soumise à un plafond, cela veut dire que la totalité du flexi-salaire est exonérée.
Avant le début de la première occupation, le travailleur et l’employeur doivent conclure un contrat cadre reprenant, au minimum les mentions suivantes :
À défaut d’un tel contrat cadre, le contrat de travail qui en découle ne pourra pas être considéré comme un contrat de travail flexi-Job.
S’il s’agit d’un travailleur intérimaire, le contrat-cadre n’est pas nécessaire. Les mentions reprises ci-dessus devront être intégrées au contrat de travail intérimaire.
En ce qui concerne le contrat en tant que tel, conclu en exécution du contrat-cadre, il devra être conclu pour une durée déterminée ou pour un travail nettement défini suivant les dispositions correspondantes à chaque convention paritaire.
Un nouveau contrat devra être conclu pour chaque mission spécifique. Il peut être écrit ou oral !
En cas d’horaire variable, des règles particulières s’appliquent.
Le flexi-travailleur doit être déclaré via Dimona, avant le début de la mission.
Si le contrat est écrit il faut remplir une Dimona pour une période donnée au plutôt un mois à l’avance afin de permettre la vérification de la réalisation de la condition de prestations à 4/5e temps. La période donnée ne peut pas dépasser un trimestre. La Dimona devra être renouvelée régulièrement. Sachez que dans cette modalité il faut procéder à un enregistrement de présence.
L’objectif du législateur, lorsqu’il a instauré le flexi-job , était de remédier à plusieurs problèmes propres à certains secteurs, comme l’HORECA, qui sont lourdement impacté par le coût salarial élevé en Belgique, et pour lesquelles l’engagement de travailleurs salariés présente peu de flexibilités. En créant ce système, le législateur souhaitait offrir une nouvelle possibilité de recours à des travailleurs, à moindre coût, tout en simplifiant les formalités administratives. Au vu de son efficacité apparente, le champ d’application de ce système a été élargi à d’autres secteurs.
Date de publication : 17-11-2023
Date de mise à jour : 09-02-2024
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